Voilà, la cérémonie des JOP 2024 vient d’avoir lieu,

 

Magnifique, original, dans l’identité française.

Je souhaitais vous relater ces événements, non pas vu par un  journalisme attaché à sa rédaction,

mais vu par un militant écologiste qui attendait une réponse aux dernières élections européenne et législative.

Ma vision d’Emerainvillois élu municipal d’opposition et élu à la région Île-de-France, mais j’ai trouvé mieux

donc je ne prends pas le risque de vous ennuyer .

 

Je vous propose un écrit de AL.GUILHEM, professeur agrégé d’histoire et de géographie

 

Certes, nous avons vécu un moment cheh* de qualité.

Un doigt d’honneur à l’extrême-droite qui hait les minorités. Un spectacle réussi sur la forme

et qui brise les normes sociales.

Pourtant, ces apparences progressistes sont une coquille vide et chaque symbole

vient se fracasser contre le réel. Tout ce barnum extrêmement coûteux respire l’hypocrisie.

Voir les mots de liberté, d’égalité, de fraternité s’afficher sur l’écran est insupportable quand on connaît la réalité

de ces jeux olympiques.

Liberté alors que des écologistes étaient en garde à vue pour avoir disposé des autocollants

dénonçant les JO, que d’autres étaient arrêtés pour un peu de peinture.

Égalité alors que le coût des places réserve les JO à une minorité de privilégiés suivant un critère financier discriminant

qui exclut des vrais passionnés, là où on aurait pu privilégier des adhérents de nos associations sportives.

Fraternité alors que les SDF, pour ne pas gêner ces privilégiés, ont été chassés sans vergogne des lieux où ils se réfugient habituellement dans Paris.

Reste l’image d’inclusion que la cérémonie a su donner, totalement à rebours de la réalité du pays et de la politique d’E. Macron.

Supprimer des normes d’accès handicapés, conjugaliser l’Allocation Adulte handicapée, c’est cela l’œuvre de la République en Marche,

avant que ses opposants ne l’emportent sur le second point.

Dénoncer les choses « ubuesques » comme « aller changer de sexe à la mairie », c’est cela la vision des transgenres propagée par E. Macron.

Quant à sa politique à l’égard des racisés, je pense qu’il n’est même plus la peine de la commenter.

 

Le clou du spectacle est peut-être l’hommage à Louise Michel alors que notre gouvernement l’enverrait en prison aujourd’hui,

comme d’ailleurs les gouvernements de l’époque. Les épisodes et personnages historiques mis en valeur

sont en inadéquation totale avec la politique que l’on subit.

Si J.-L. Melenchon est un dangereux personnage d’extrême-gauche parce qu’il est socialiste et que son parti joue le rôle

d’opposant à l’Assemblée, alors qu’en est-il de Louise Michel qui est anarchiste et a pris les armes contre les injustices du gouvernement lors de la Commune ?

Quid de Gisèle Halimi, qui a lutté contre les violences coloniales en Algérie alors qu’on déroule le tapis rouge à l’État colonial israélien,

que l’on interdit aux Français de brandir des drapeaux palestiniens lors du passage de la flamme et que l’on tue des indépendantistes kanaks?

Comment peut-on décemment rendre hommage à la Révolution Française alors que la moindre action de désobéissance civile est sévèrement disqualifiée ?

 

  Que dire du commentaire de Delahousse au passage de la délégation israélienne, qui évoque « le conflit engendré par l’attaque du Hamas le 7 octobre » ?

Il reprend la rhétorique des ignorants qui découvrent un conflit vieux de presque 80 ans lorsque la victime s’inverse.

Non, le Hamas n’a pas déclenché le conflit. Et non, il ne s’agit pas d’un vague « conflit » mais d’une politique coloniale, d’une invasion

et désormais d’un crime de masse accompagné de discours génocidaires.

Le commentateur enfonce le clou en donnant raison à E. Macron qui affirme que les israéliens sont les bienvenus comme s’il s’agissait d’une question d’inclusion.

Et pourtant non. Il s’agit de savoir si l’on cautionne ou non B. Netanyahou pour lequel le procureur de la Cour Penale Internationale

a demandé un mandat d’arrêt pour «le fait d’affamer délibérément des civils», «homicide intentionnel» et «extermination et/ou meurtre».

Le CIO a su pénaliser la Russie sans pénaliser ses athlètes en les acceptant sous bannière neutre.

Pourquoi est-ce impossible pour Israël ?

Pourquoi Delahousse ne pense-t-il pas que la bannière russe est « la bienvenue » ?

Le seul vrai gagnant de la cérémonie est Bernard Arnault puisque la marque Louis Vuitton a été mise à l’honneur, sans rancune pour l’évasion fiscale.

Peut-être Thomas Joly voit-il son spectacle comme une forme de résistance aux valeurs d’extrême-droite propagées par E. Macron.

Il démontre alors que l’on ne peut pas résister de l’intérieur puisqu’ E. Macron renoue grâce à lui avec une image progressiste et brille à travers le spectacle léché que son employé à réussi à assurer.

Hier, la France et le monde ont oublié qu’ E. Macron s’assoit sur les résultats des dernières élections pour maintenir son parti au pouvoir.

La diversion a réussi, le public a eu, à défaut de pain, des jeux. E. Macron a eu la trêve politique qu’il souhaitait, détournant les mécontentements sur la question des minorités comme cela lui convient.

La résistance ne pourra pas venir de la collaboration mais viendra de l’opposition au déroulé prévu de ces JO, de grains de sable dans l’engrenage, de manifestations de mécontentement.

Sur ce point, nous voyons qu’hier soir la gauche n’était pas présente.

Non, la cérémonie ne témoigne en aucun cas d’une quelconque hégémonie culturelle de gauche. Elle préserve les puissants.

Les valeurs et l’histoire qu’elle met en exergue sont totalement contraires à l’actualité que nous vivons.

Derrière la beauté des images et la profusion de couleurs, la réalité n’est pas jolie Joly.

AL.GUILHEM

Professeur agrégé d’histoire-géographie

* Cheh est un mot qui vient de l’arabe et qui signifie « Bien fait, bien mérité, tu l’as bien cherché »

ou, plus vulgairement, « bien fait pour ta gueule ». Il a la même signification en arabe et en français.

Ce mot s’accompagne parfois d’un geste : un frottement du pouce sous le menton.

 

Observations personnelles:

J’étais comme un grand nombre de personnes sur les quais hauts pour espérer assister à la cérémonie d’ouverture des JOP 2024.

Ce devait être les places populaires, normales pour des jeux supposés populaires… ratés ! impossible de voir la seine, sauf au travers des tribunes payantes ou sur des écrans géants

tournés vers les habitations. C’est grossièrement insultant pour tout ce public, est-ce au motif de la gratuité ?

Je n’ai pas rencontré le public dit populaire de banlieue IdF. Supposition qu’il ai déserté l’Île-de-France?

Je ne connais pas la raison, pour l’instant je n’ai que des suppositions.

Ces remarques n’empêchent en rien la réussite de cet événement.

                                                                       La suite politique dans quelques semaines !!

                            Bonnes vacances à ceux qui en ont et courage à ceux qui travaillent.