« 6 000 logements sont créés chaque année dans les secteurs pavillonnaires »

Entretien avec Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président du conseil régional d’Île-de-France, en charge du logement, de l’aménagement durable du territoire

et du Schéma directeur de la région Île-de-France environnementale (Sdrif-E). 

 GRAND FORMAT—INTERVIEW

 Comment envisagez-vous l’avenir des pavillons en Île-de-France ? 

Le pavillon francilien est un fait : il loge 27 % des habitants et continuera d’exister longtemps. J’observe un double mouvement : en zone peu dense, comme la grande couronne, il se développe encore ; en petite couronne, il est soumis à la forte pression foncière et la tendance est plutôt à sa diminution, voire sa disparition. 

Les promoteurs sont, le plus souvent, à l’initiative d’une densification parfois brutale.

 Les particuliers propriétaires de pavillons entreprennent aussi des travaux d’agrandissement et de transformation, mais dans un certain désordre, hors du contrôle

des pouvoirs publics et parfois pour de mauvaises raisons, comme la recherche d’une rentabilité exacerbée.

Comment les collectivités locales organisent-elles cette densification douce ? 

Il y a des quartiers à sanctuariser, où les pavillons ont un intérêt architectural, historique, patrimonial ou paysager. 

Le nouveau Schéma directeur de la région Île-de-France environnementale (Sdrif-E) donne les outils pour délimiter les secteurs de préservation des pavillons et ceux de leur densification raisonnée. 

Nous devons également favoriser, en la contrôlant, une densification douce : construire en fond de parcelle, combler une “dent creuse”, rehaussée d’un étage…

Cela permet, sans modifier l’aspect du quartier, de gagner 30 % de surface habitable.

 Pour maîtriser cette densification douce, les élus peuvent délimiter des zones d’aménagement concerté (ZAC) pavillonnaires qui anticipent les emplacements des équipements publics à venir

(écoles, transports, réseaux…) et permettent leur financement par le prélèvement des taxes d’aménagement.

D’ores et déjà, 6 000 logements sont créés, chaque année, dans les secteurs pavillonnaires, mais nous devons faire mieux, puisque l’objectif, pour

la région Île-de-France, est de créer 70 000 logements par an, notamment pour accueillir les 50 000 nouveaux habitants qui viennent y vivre,

dans un contexte dans lequel nous  devons désormais renoncer à l’artificialisation des sols agricoles, naturels et forestiers.

Nous avons donc hâte que le Sdrif-E devienne opérationnel. 

 

Notre position dans cette directive régionale:

Prévoir les zones d’aménagement concerté, pour conserver la maitrise des structures collectives nécessaires au confort de la commune.

Organiser l’accompagnement technique et financier auprès des propriétaires pour rendre possible un grand nombre d’aménagements.

Notre commune à quelques avantages, située à quelques longueurs de l’université, cette proximité l’avantage pour être un lieu ressource pour loger les étudiants.

Elle a aussi des espaces confortables dans ces propriétés bâties pour aménager des extensions en conservant des jardins.

Ces solutions permettent dans bien des cas de résoudre des difficultés de solitude et d’isolement pour les propriétaires vieillissants.

L’artificialisation des sols n’est plus acceptée et cela est très bien, nos innovations doivent permettre les extensions nécessaires à l’urbanisation souvent inévitable.

Le groupe  » Ensemble pour Emerainville » a participé pour la deuxième fois à des échanges lors de journées de l’architecture pour visualiser les possibilités diverses

et très multiple d’aménagement de pavillons.

Cette orientation est à prévoir sur notre commune.

Pavillon de banlieue dans une zone urbanisée dense, ici photo au départ du projet.

 

Surélévation sue deux étages avec entrée rue.

Après aménagement, deux appartements ont été créés, le financement a été amorti par les locations tout en conservant la même surface de vie pour les propriétaires.

Dans ce cas ils profitent d’une terrasse et conservent leur jardin.

Nous avons rencontré les propriétaires et les locataires, ils nous ont déclaré vivre en bonne harmonie sans avoir modifié leurs habitudes.

Nous pensons que ce type de solution sera importante pour Emerainville.